Quelle langue apprendre en premier quand on veut partir à l’étranger ? C’est une question que se posent de plus en plus de voyageurs et futurs expatriés. Vous rêvez de découvrir le monde, de vivre ailleurs ou de booster votre carrière à l’international, mais vous hésitez entre l’anglais et l’espagnol ? Vous n’êtes pas seul. Le choix de la première langue à apprendre est stratégique : il dépend de votre projet, de votre destination, de votre secteur d’activité… et aussi de votre motivation.
De mon côté, je pensais que l’anglais ne serait qu’une matière scolaire parmi d’autres. J’ai eu 11 au bac, sans passion ni grande ambition. Pourtant, dès que j’ai commencé à voyager, l’anglais m’est apparu comme une évidence. Il était partout, dans les aéroports, les auberges, les transports. J’ai dû m’y mettre pour profiter pleinement de mes expériences à l’étranger. Et cela m’a beaucoup servi… jusqu’au jour où je suis tombée sur des situations où l’anglais ne suffisait pas. Au fin fond de l’Allemagne, ou encore au Mexique dans une ville comme Valladolid, personne ne comprenait un mot d’anglais. C’est là que mes vieux souvenirs d’espagnol sont revenus à la rescousse.
Dans cet article, je vais vous aider à trancher : faut-il apprendre l’anglais ou l’espagnol en premier ? Pour cela, nous allons analyser les deux langues sous tous les angles : nombre de locuteurs, utilité pour voyager, vivre à l’étranger ou travailler, et même facilité d’apprentissage. À la fin, vous saurez quelle langue apprendre en premier selon votre projet personnel.
Quelle langue est la plus parlée dans le monde ?
L’anglais
Sans surprise, l’anglais est aujourd’hui la langue la plus utilisée à l’échelle mondiale, notamment grâce à son statut de langue seconde. On estime qu’environ 1,45 milliard de personnes parlent anglais, dont plus d’un milliard en tant que langue étrangère.
Les locuteurs natifs, quant à eux, représentent environ 373 millions de personnes. Ces chiffres impressionnants font de l’anglais la langue de communication internationale par excellence, particulièrement dans les échanges professionnels, les médias et les nouvelles technologies.
L’espagnol
L’espagnol, de son côté, se distingue par le nombre de personnes qui l’ont pour langue maternelle. Environ 500 millions de locuteurs natifs utilisent l’espagnol au quotidien, ce qui en fait la deuxième langue la plus parlée par des natifs, juste derrière le mandarin.
Si l’on ajoute les personnes qui l’ont appris comme langue étrangère, le total monte à environ 600 millions de locuteurs dans le monde.
Ainsi, si l’on parle en nombre total de locuteurs, toutes catégories confondues, l’anglais l’emporte nettement. En revanche, si l’on considère uniquement les locuteurs natifs, l’espagnol est plus répandu. C’est une nuance importante selon l’usage que vous comptez faire de la langue.

Pour voyager : l’anglais reste votre meilleur allié
Si votre objectif est de voyager dans plusieurs pays, sans vous heurter à la barrière de la langue, l’anglais reste la meilleure option. Dans les aéroports, les gares, les hôtels ou les musées, c’est généralement la langue qui vous permettra de vous faire comprendre, même dans des pays où elle n’est pas officielle. Dans la plupart des auberges de jeunesse, les voyageurs communiquent en anglais, tout comme le personnel dans les lieux touristiques.
C’est une langue que l’on retrouve dans une grande partie de l’Europe, en Afrique, en Asie et même en Amérique latine dans les zones très touristiques. Des pays comme les Pays-Bas, la Suède ou encore l’Inde comptent une proportion importante de la population capable de communiquer en anglais. Le tourisme international repose largement sur cette langue, qui fait office de pont entre les cultures.
Cela dit, l’anglais ne vous garantira pas une communication fluide partout. Dans certaines régions du monde, il est peu ou pas compris. En Amérique latine, par exemple, beaucoup d’habitants ne parlent pas du tout anglais, même dans des villes moyennes. Mais pas que. Même aux Etats-Unis, à New York, j’ai été confrontée à une personne à l’hôtel qui ne parlait pas un mot d’anglais, mais uniquement espagnol.
De même, en Espagne rurale, loin des zones touristiques, les échanges peuvent aussi être difficiles si vous ne parlez que l’anglais. Dans ces cas-là, avoir quelques bases d’espagnol peut vraiment faire la différence et enrichir votre expérience.
Pour vivre à l’étranger : le choix dépend de votre destination
Si vous envisagez de vous expatrier, le choix entre anglais et espagnol dépendra très directement du pays dans lequel vous comptez vous installer. Si votre projet vous mène dans un pays anglophone comme le Canada, les États-Unis, l’Australie, l’Irlande ou encore l’Afrique du Sud, l’anglais est tout simplement indispensable. Vous en aurez besoin pour vos démarches administratives, pour trouver un emploi, pour interagir avec les habitants et même pour comprendre les panneaux de signalisation.
En revanche, si vous envisagez de vivre en Espagne ou en Amérique latine — au Mexique, en Argentine, en Colombie, au Pérou ou ailleurs — l’espagnol devient alors une priorité absolue. Même dans les capitales, beaucoup de situations du quotidien exigent une bonne maîtrise de la langue : trouver un logement, gérer ses papiers, faire des achats ou nouer des relations avec les locaux. L’anglais est souvent peu répandu, en particulier chez les personnes âgées ou dans les secteurs non touristiques.
Autrement dit, pour bien vivre votre expatriation, il est crucial de maîtriser la langue locale. L’anglais est utile partout, mais il ne remplace pas la langue du pays où vous vivez.
Selon votre métier : l’impact de votre secteur professionnel
Le secteur dans lequel vous travaillez — ou souhaitez travailler — joue aussi un rôle essentiel dans le choix de la langue à apprendre. Dans le domaine du tourisme, l’anglais est incontournable. C’est la langue de travail la plus utilisée dans les hôtels, les agences de voyage, les compagnies aériennes ou les croisières. Mais dans les pays hispanophones, savoir parler espagnol est un véritable atout. Cela permet de mieux comprendre les besoins des clients, de communiquer plus facilement avec les prestataires locaux et d’augmenter vos chances d’être recruté.
Dans les métiers du numérique et de la technologie, l’anglais est la langue de référence. La majorité des ressources techniques sont en anglais, de même que les forums, les documentations, les formations en ligne ou les conférences. Pour un développeur, un designer, un spécialiste SEO ou un chef de projet, ne pas parler anglais constitue une véritable limite.
Dans le domaine de la finance et du commerce international, l’anglais est encore dominant. Il est souvent requis dans les échanges entre entreprises ou lors de la négociation de contrats. L’espagnol peut cependant représenter un avantage concurrentiel, notamment si vous travaillez avec l’Amérique du Sud ou l’Espagne.
Enfin, dans le secteur de la santé, les deux langues peuvent s’avérer utiles. L’anglais est indispensable pour accéder à la recherche scientifique, lire des études ou participer à des colloques. L’espagnol, quant à lui, peut être très précieux si vous travaillez avec des populations hispanophones, notamment dans les DOM-TOM, en Amérique latine ou même dans certains États américains comme la Californie ou le Texas.
Quelle langue est la plus facile à apprendre ?
Pour un francophone, l’espagnol est généralement plus facile à apprendre que l’anglais. Sa grammaire est plus proche du français, sa prononciation est plus régulière, et l’écrit correspond davantage à l’oral. L’anglais, en revanche, regorge d’exceptions, de verbes irréguliers, de faux-amis et d’une prononciation parfois déroutante.
Cela ne signifie pas qu’apprendre l’espagnol est “facile”, mais simplement que les progrès initiaux sont souvent plus rapides et plus visibles. Si vous avez été découragé par l’anglais à l’école, commencer par l’espagnol peut être une façon motivante de se réconcilier avec les langues étrangères. Cela peut aussi booster votre confiance pour ensuite vous lancer dans une deuxième langue.
Mon expérience : comment j’ai fait la paix avec l’anglais
Comme je vous le disais en introduction, je n’étais pas une élève brillante en anglais. Mais les voyages m’ont forcée à l’utiliser, à oser parler, à chercher mes mots. J’ai progressé naturellement, au contact des autres. L’anglais m’a permis de vivre mes aventures pleinement, de créer des liens, de me sentir libre. Je n’ai jamais regretté de m’être accrochée.
Et pourtant, il y a eu des moments où cela ne suffisait pas. Comme au Mexique, où mes quelques souvenirs d’espagnol m’ont sauvée. J’ai réalisé que l’anglais ne pouvait pas tout. Que pour vivre une expérience plus profonde, plus authentique, il fallait parfois parler la langue locale. Depuis, j’ai repris l’espagnol, et c’est une découverte passionnante. Chaque nouvelle langue vous ouvre une nouvelle porte. Et je ne compte pas m’arrêter à ces deux là.
Conclusion : à chaque projet sa langue
Il n’y a pas de réponse unique à la question “quelle langue apprendre en premier”. Si votre objectif est de voyager partout dans le monde, commencez par l’anglais. En revanche, si vous prévoyez de vivre ou de travailler dans un pays hispanophone, l’espagnol est un bien meilleur choix. Si vous voulez travailler dans le numérique ou dans un grand groupe international, l’anglais est incontournable. Mais si vous cherchez à avoir des résultats rapides, à renouer avec l’envie d’apprendre, ou à vous ouvrir aux cultures latines, alors l’espagnol vous apportera beaucoup.
Le plus important, c’est d’apprendre une langue en lien avec votre projet. C’est cette cohérence qui vous motivera à tenir sur la durée.
Et vous, quelle langue allez-vous apprendre en premier ? Racontez-moi en commentaire votre projet ou votre hésitation, je me ferai un plaisir de vous aider à choisir.